Les écoles nationales
Dans la deuxième partie du 19ème siècle, le romantisme va permettre à des compositeurs d’exprimer leur patriotisme à une époque où les sentiments nationaux s’exacerbent, de nombreux peuples cherchant à gagner leur indépendance ou leur unité, surtout en Europe centrale et de l’Est. Ils cherchent à s’émanciper de l’influence culturelle allemande et autrichienne alors prépondérante. C’est ainsi que des écoles nationales apparaissent un peu partout dans le monde occidental, puisant le plus souvent leur inspiration dans la musique populaire de leur pays. Ce mouvement est encore une réalité aujourd’hui.
On voit ainsi naître :
- L’école italienne dans laquelle l’opéra occupe une place prépondérante, avec Verdi (Nabucco, La Traviata, Rigoletto, Otello, Falstaff…), Puccini (La Bohème, Manon Lescaut, La Tosca, Madame Butterfly…). A la fin du 19ème siècle apparaît le vérisme, courant artistique qui puise dans la réalité quotidienne le thème des opéras (vero = vrai en Italien).
Verdi – Nabucco – Va pensiero sull’ali dorante
Chorus and Orchestra of the Teatro alla Scala, Lovro von Matacic, EMI, recorded 1960
Domaine public
- L’école allemande avec Richard Wagner auteur d’opéras dans lesquels il met en scène la mythologie germanique (quatre opéras regroupés sous le nom de Tétralogie), Bruckner, Mahler.
Richard Wagner – Tanhaüser – ouverture
Zurich Tonhalle Orchestra, Otto Ackermann,1953
Domaine public
- L’école française avec Debussy, Fauré, Saint-Saëns ; Erik Satie à l’origine du « groupe des Six » et de l’Ecole d’Arcueil.
Claude Debussy, Prélude à l'Après-midi d'un Faune
André Pépin, flûte-solo, Orchestre de la Suisse Romande, 1957, Genève, Victoria-Hallem>
Domaine public
- L’école russe est formée de 5 musiciens, surnommés le « Groupe des cinq » : Borodine, Moussorgski, Cui, Balakirev, Rimski-Korsakov qui eut pour élèves Glazounov, Stravinsky, Prokofiev. Rachmaninov en sera l’héritier. Citons également Tchaïkovski, Anton Rubinstein.
Moussorgsky – Tableaux d’une exposition (orchestration de Maurice Ravel) – Ballet des poussins dans leur coque
Chicago Symphony Orchestra, 1957, RCA Victor
Domaine public
- L’école tchèque, basée sur le folklore, avec Smetana, Dvorák, Janacek.
Antonin Dvorák – Suite tchèque – Polka
Tschechische Suite in D-Dur, Op. 39, Orchestra of the Amsterdam Philarmonic Society (Philarmonisches Orchester Amsterdam), Walter Goehr, 1958 ou 1959
Domaine public
- L’école hongroise avec Kodály (prononcer kodaï) et Bartók qui intégreront la musique folklorique de leur pays dans leurs compositions.
Bartók - Danse roumaine N°1
len W. Prillaman au piano
Domaine public
- L’école scandinave dont les représentants les plus connus sont le Norvégien Grieg et le Finlandais Sibelius.
Edvard Grieg – Peer Gynt – Le matin
Musopen Symphony Orchestra
Enregistrement libre de droits
- L’école espagnole avec pour représentants Enrique Granados, Isaac Albéniz, Manuel de Falla, dans un style marqué par des rythmes et mélodies caractéristiques de la péninsule ibérique.
Albeniz – Suite Española, Op. 47 – Leyenda
Gordon Rowland
Enregistrement libre de droits
- Les écoles américaines avec, pour l’Amérique du sud, le Brésilien Villa-Lobos et le Mexicain Revueltas,
Hetor Villa-Lobos – Bachiana Brasileira N° 5 - extrait
Bachianas brasileiras 1.5.7 – Barbara Hendricks, The Royal Philarmonic Orchestra, Enrique Bátiz – EMI - 1986
Domaine public
et pour l’Amérique du nord Georges Gershwin, Leonard Bernstein, Copland qui s’inspirent de la musique noire américaine et du jazz.
Georges Gershwin – extrait de Rhapsody in blue
Herbert Heinemann, piano, Omar Lamparter, clarinette, Nordwestdeutsche Philharmonie, Wilhelm Schüchter, Bielefeld, Rudolf- Oetker-Halle, 1954, Imperial ILP 172
Domaine public
En résumé: Les musiciens romantiques trouveront dans les aspirations nationalistes qui vont surgir surtout dans la seconde moitié du XIXème siècle matière à exprimer leur patriotisme. Vont ainsi naître à travers le monde occidental de nombreuses écoles nationales puisant leur inspiration dans la musique populaire de leur pays. |